Publié le 22 Février 2013
Comme dit souvent ma Grand-Mère, le mot "scandale" fait curieusement rire en France depuis un certain Georges Marchais, pourtant chef du Parti Communiste Français aux temps soviétiques.
Donc, inutile de songer à l'évoquer.
Les nominations actuelles dans tous les organismes publics se déroulent avec les mêmes marques de fabrique : carte du PS ou Promotion Voltaire. Le Parti Socialiste détient - comme chacun sait - le contrôle de tous les échelons du pouvoir en France, il est partout. Et pourtant, l'envahissement continue dans la sphère publique.
La nomination de Ségolène ROYAL comme Vice-Présidente et (en plus) Porte-Parole de la Banque Publique d'Investissement est symbolique de cette situation. On attend d'ailleurs toujours les réactions autrefois si aiguisées des bonnes âmes sur ce flot de nouvelles...
Porte-Parole d'une Banque Publique, rire d'abord, mais quand on place la communication politique à côté d'un organisme public, des questions arrivent rapidement. Cette Banque va-t-elle faire du crédit ou de la politique ?
Ensuite, à quel titre, Ségolène ROYAL est-elle Vice-Présidente d'un Conseil d'Administration d'une banque ? Réprésente-t-elle un actionnaire ? Non, les seuls actionnaires sont l'Etat et la CDC.
L'Etat a suffisamment de spécialistes des finances (Cf Oséo, France Trésor) pour désigner des administrateurs compétents.
Et la CDC est - par statut - sous le contrôle du Parlement, dont Madame ROYAL ne fait pas partie.
De plus, par un faux hasard vraiment politique, il existera un "Conseil d'Orientation" pour "représenter" les Régions...où l'on retrouve une bonne partie de la Rue Solférino...tiens la Lorraine n'y est pas....
Ségolène ROYAL a utilisé la carte HEULIEZ pour dé-montrer son volontarisme. La Tribune (voir son site) montre la fragilité des placements spectacles de la Présidente de la région Poitou-Charente et la perfusion publique qui assure la continuité de l'activité.
Le Gouvernement PS a donc décidé de faire de la sphère publique une aire de jeu du parti au pouvoir.
La BPI dispose de fonds très limités qui confortent aussi l'idée de son inutilité par rapport aux structures qui existaient déjà (Oséo et le FSI). Elle devra par volonté gouvernementale aller partout, et surtout pouvoir dire non sur des critères financiers aux élus PS...on imagine les débats ...première faiblesse qui risque de coûter cher aux contribuables.
Deuxième faiblesse pour le Pays : le côté Fonds d'investissements stratégiques va disparaître à la fois par dilution et par besoins financiers (il sera si facile de vendre des actions d'entreprises cotées pour trouver du "cash").
Troisième faiblesse : cette vision locale voulue par le gouvernement pour des raisons politiques...au lieu d'avoir une action nationale de renforcement des groupes français face à la concurrence.
Dans ce domaine comme dans celui de la politique fiscale ou dans celui du "redressement économique", le Gouvernement socialiste s'engage non dans le sens de l'Etat, mais dans celui de ses intérêts propres.
Reste donc à affirmer aux élus socialistes : vous avez tous les pouvoirs, que faites-vous vraiment face à cette dégradation économique rapide et violente ?