Publié le 8 Juillet 2015

Une certaine Gauche française cultive avec plus ou moins de bonheur le mythe du sauveur. Sans lui faire injure, cette "habitude" a commencé il y a longtemps.

Dans les années 50, certains de leurs grands-parents ont fait le voyage en Urss, pour voir le grand pays du petit père des peuples. Reconnaissons que les retours ont été souvent amers, même si rarement accompagnés de repentance.

Certains de leurs parents - et au-delà d'ici - ont été fascinés par l'image du Ché. Sans jamais nié cette relation devenue picturale, ils ont pu se reporter sur son camarade Fidel Castro. Après Madame Mitterrand, le Président Hollande, tout fier et tout joyeux, a fait lui aussi le voyage pour voir et toucher ce mythe vivant, gommant au passage une partie de l'Histoire. Oui, curieux voyage, critiqué à droite, mais applaudi au minimum en silence à gauche.

En Europe, Tito avait lui aussi fait rêver avec son modèle d'autogestion qui a fini par sombrer dans la ruine et la guerre. La CFDT de l'époque adorait. Oublier aussi Tito...

En sens inverse, faut-il revenir sur l'accueil réservé aux dissidents soviétiques dans les années 70-80 par cette même Gauche humaniste ? Non, pas de mesquinerie. Et c'est pour cela que l'on ne parlera pas de la mobilisation aux abonnés-absents d'une trop grande partie de la Gauche (et du centre gauche aussi) pour les Chrétiens d'Orient aujourd'hui !

Mais le mythe du héros laïc salvateur ne s'arrête pas là. L'Amérique Latine exerce toujours une fascination. Le défunt Hugo Chavez n'a-t-il pas été admiré pour son action de redistribution de la manne pétrolière ? Cette redistribution clientéliste a totalement oublié l'investissement productif, conduisant le Venezuela dans une voie dictatoriale et dans une crise économique lourde.

Alors aujourd'hui, le nouveau héros s'appelle Alexis Tsipras. En voilà, un winner, un vrai nouveau Robin des Bois. Cinq mois au pouvoir, et il gagne un référendum contre l'Union Européenne, monstre de technocratie libérale et sans cœur. Le peuple va enfin être écouté ! Le politique est back contre l'économie !

En attendant, le peuple grec retire son argent des banques. Depuis l'annonce des élections (fin 2014), des dizaines de Milliards d'euros ont "disparu". Et ne nous fermons pas les yeux, les plus riches sont partis depuis longtemps. Les classes moyennes, garantes d'une certaine stabilité, sortent depuis des mois leur épargne. Ce désastre économique, ralenti par le robinet de la BCE, n'a qu'une cause : le manque de confiance. Avant la fermeture des banques, ces retraits de billets en Euros ont clairement démontré la valeur de cette monnaie, n'en déplaise au FN et au FdG, aux yeux de petits épargnants inquiets et bloqués sur place.

Le nouveau Robin des Bois de la Gauche française a déjà commis deux erreurs : continuation du clientélisme (au profit de Syriza) et zéro action pour rétablir la confiance économique.

Le robinet de la méchante BCE pourra rester ouvert longtemps que cela ne servira à rien...Robin des Bois doit rétablir la confiance...qu'il a cassée.

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Rédigé par STANLEY DE LORRAINE

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