Le devenir des usines sidérurgiques est une question forte pour toute la Lorraine.
Le candidat socialiste a promis de faire "une loi".
Donnant ainsi une réponse bizarre et lointaine à un sujet d'actualité.
Le candidat-président parle de quelques millions d'euros.
Le fond du problème de Florange est double, me semble-t-il.
Economique : quels marchés pour la sidérurgie dans un environnement devenu très faible en Europe ?
Capitalistique : comment faire face à une entreprise mondiale non française ?
Les problèmes humains et sociaux sont essentiels.
Mais la question "du capital" est bien là, dans les choix d'investissements et de développement de ce groupe.
L'influence française sur Arcelor-Mittal est clairement devenue très faible depuis l'OPA de Mittal sur Arcelor.
Si l'avenir est l'enjeu, le passé donne un enseignement clair.
La privatisation du groupe Usinor a été lancée sous la présidence Chirac.
Mais elle a été totalement achevée par le Gouvernement socialiste Jospin.
Seuls les partis d'Extrême-Gauche (et quelques-uns, isolés) avaient condamné à l'époque cette décision.
La suite est connue.
Usinor fusionne avec Arbed et Aceralia pour constituer Arcelor.
Sans actionnariat français significatif, en dépit des Milliards d'euros investis par la Puissance Publique (donc les contribuables).
Quand Mittal a lancé son OPA sur Arcelor, plus gros que lui..., il n'a trouvé que le Grand-duché du Luxembourg, comme actionnaire ultra-minoritaire (moins de 10% du capital).Le reste du capital, en bourse...
Aujourd'hui, Arcelor-Mittal est un groupe contrôlé par la famille Mittal avec presque la majorité, donc un énorme pouvoir qui se traduit dans tous les choix du groupe.
Pour quelques centaines de Millions d'euros, le Gouvernement Jospin a laché un levier essentiel d'influence sur un groupe stratégique.
On retrouve aujourd'hui les Ministres de ce gouvernement et l'ancien Secrétaire Général du PS sur ce dossier et sur place en visite à Florange.
Non seulement leurs solutions ne sont pas à la hauteur de la situation, mais la volonté de gommer "cette responsabilité" est loin d'être morale, pour utiliser un mot en vogue.
Tiens, à l'époque, Monsieur Masseret n'était-il pas Ministre dans ce gouvernement ?