Publié le 5 Novembre 2017

Alors que le Maire de Nancy a commencé à entreprendre un long tour de France pour la Présidence du petit Parti Radical, son ex-adjointe au Patrimoine, Françoise Hervé, limogée abruptement, vient de réaliser une communication très réussie en portant l'attention sur l'état dramatique de l'Hémicycle de la Carrière.

Depuis, les lignes bougeraient, en tous les cas, verbalement. Faut-il rappeler à mes visiteurs de Mata-Utu que ma Grand-Mère et moi ne croyons que ce que nous voyons dans la ville... 

Il faut le dire et le redire le projet de "rénovation" du Musée Lorrain va dans le mauvais sens avec un tempo incertain et avec la construction d'un bâtiment en verre dans le jardin du Palais Ducal pour 25 Millions d'euros. Pour illustrer ce que fait la Municipalité, c'est comme si votre maison avait un énorme problème de toiture et que vous commandiez...une massive véranda pour l'arrière de la maison, commande qui, bien entendu, absorbe tout votre budget. Que l'on me démontre le contraire...

L'attractivité de Nancy ne gagnera en rien avec la réalisation de ce bâtiment qui suscite d'ailleurs beaucoup d'interrogations au sein même du Conseil Municipal. Certains se sont même confiés à ma Grand-Mère...

Songeons à un exemple d'il y a juste 50 ans.

En 1967, Arlequin, un tableau de Pablo Picasso, prêté au Kunstmuseum de Bâle depuis vingt ans, s'est retrouvé gagé à la suite des difficultés financières de son propriétaire. L'oeuvre allait partir du Musée, laissant un vide immense. Un référendum cantonal est alors organisé, suscitant un débat incroyable sur Arlequin. Le Oui à l'achat du tableau est voté à la majorité. Une collecte dans la population permet de boucler l'achat du tableau qui peut ainsi rester au Kunstmuseum à la vue de tous. Acheté pour quelques millions de Francs Suisses (aujourd'hui quel serait son prix ?...), il est toujours un des joyaux du Musée*.

A Nancy, nous avons aussi un patrimoine d'une immense valeur historique et artistique.

Comme l'Arlequin de Bâle, il est sous nos yeux depuis longtemps. Il n'est pas possible de vouloir faire des économies d'un côté et vouloir, de l'autre, jeter 25 Millions d'euros d'argent public pour une construction inutile et coûteuse qui devrait être située à quelques dizaines de mètres seulement d'un ensemble classé au Patrimoine Mondial de l'UNESCO en péril.

 

* Pour continuer l'histoire, Picasso, touché par cette mobilisation des bâlois, a offert au Musée de cette ville trois autres peintures...

 

 

 

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Rédigé par STANLEY DE LORRAINE

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