#Macron a été ministre de l'économie de mi-2014 à fin août 2016. En avril 2017, tout semble oublié, et surtout de la part du candidat Macron et de son camp. Pourtant...
Pendant ces deux années, il y a eu une avalanche de rachats d'entreprises françaises par des groupes étrangers. Bien entendu, Bercy est là pour bloquer ou pour accepter...surtout lorsqu'il s'agit d'entreprises importantes pour l'économie nationale, et surtout lorsqu'il s'agit de rachats opérés par des entreprises situées en dehors de l'Union Européenne.
La première opération ne peut pas être imputée au Ministre Macron, mais plutôt au conseiller Macron, alors à l'Elysée : le rachat d'Alstom Power par l'Américain General Electric. Le dossier a glissé entre les doigts du ministre Montebourg, favorable à la solution européenne de Siemens, pour arriver directement sur le bureau du Président de la République. Son conseiller économique intervient alors. Le résultat est connu : la Présidence autorise le rachat de cette entreprise industrielle historique par les Américains. Et cela, peu de temps après le paiement d'une amende record de 10 Milliards de USD imposée par les USA à la banque BNP-Paribas.
Mais cette opération significative n'est pas isolée sous le quinquennat Hollande, en particulier pendant le ministère Macron à Bercy.
1) Le rachat de SFR par le groupe ALTICE-DRAHI date de l'année 2014. Dans un premier temps, Montebourg, ministre, ne veut pas donner son accord : le financier franco-israélien Drahi est résident fiscal en Suisse et ses holdings personnelles sont dans des paradis fiscaux (dont une à Guernesey). Dans un second temps, Macron ayant remplacé Montebourg à Bercy, donne, lui, son accord. Une belle histoire commence entre le jeune ministre de la République et le financier Drahi qui investit tous azimuts dans les médias*. Rachats de BFMTV, de Libération et de L'Express (et d'autres encore). Pour rappel, SFR a été vendue par Vivendi dont le premier actionnaire est le groupe Bolloré, Bolloré étant aussi l'actionnaire principal d'Havas (oui, celle de l'affaire de Las Vegas !).
2) En 2015, le cimentier LAFARGE est racheté par le suisse HOLCIM. LAFARGE est une ancienne et très importante entreprise française. Macron donne son accord. Le siège social est transféré en Suisse. No comment.
3) Toujours en 2015, NOKIA (Finlande) rachète le Français ALCATEL-LUCENT qui a terminé son redressement, redressement réalisé au prix de licenciements massifs, opéré par Michel Combes (aujourd'hui un des dirigeants d'ALTICE...). L'excuse donnée à l'époque est que le groupe français ne pouvait rester seul (excuse entendue aussi pour les cas d' ALSTOM et de LAFARGE). Bien entendu, cet argument est avant tout financier. Macron donne son accord à ce rachat. Le siège social est installé en Finlande...
4) 2016 : le fleuron français de l'ingénierie TECHNIP (10 Milliards d'euros de chiffre d'affaires) est avalé par l'Américain FMC. Macron donne son accord, le siège de la société nouvelle est basé à Londres.
Il existe une multitude d'entreprises de plus petite taille qui ont subi le même sort, avec la bénédiction du gouvernement.
Aujourd'hui, Macron est candidat à la Présidence de la République Française.
Que penser de son action et de son bilan à Bercy sur le plan de la défense des intérêts français face aux vautours** financiers étrangers ?
* Bernard MOURAD, directeur général de la branche médias d'ALTICE, a quitté ses fonctions pour devenir...conseiller du candidat Macron (octobre 2016). Son frère Jean-Jacques, lui aussi dans le staff de campagne de Macron, est parti en catimini suite aux informations sur un possible conflit d'intérêt avec le laboratoire SERVIER. A noter que le conseiller communication du Ministre Macron qui venait d'HAVAS a aussi rejoint En Marche. De même un dirigeant de BOUYGUES TELECOM a quitté son poste pour intégrer la direction de la campagne de Macron. Et vous en pensez quoi, les oies blanches.... ;)
** Le groupe HAVAS (présent à Bercy via des conseillers communication, d'après son vice-président Stéphane FOUKS) a été aussi le conseiller de plusieurs groupes étrangers directement concernés par ces autorisations de Bercy (Cf. document d'Havas)...