Un bilan sinon rien #Presidentielle2017 (1)
Publié le 1 Avril 2017
Après quelques jours à Londres, impossible de reprendre le fil de l'information tv française. Déjà avant, il y avait eu des signes d'overdose des émissions politiques. Oui, des intervenants qui en continu nous livrent le futur, et pour lesquels le passé au-delà de deux jours n'existe déjà plus. A cette manie de prophéties s'ajoute une vieille habitude de la "presse engagée" de nous dire ce qu'il ne faut pas faire, et avec plus ou moins de lourdeur, ce qu'il faut faire.
Sans oublier - cette fois-ci - le Commandeur de l'Elysée, même pas candidat, après un quinquennat de mensonges et d'échecs, qui se rêve en grand sage d'une situation qu'il ne maîtrise plus depuis si longtemps.
L'actuel Président de la République a eu, à son arrivée en 2012, tous les pouvoirs y compris le soutien d'une majorité de collectivités locales. Il a bénéficié d'une situation exceptionnelle de stabilité si l'on regarde les crises vécues sous le quinquennat Sarkozy (crises de 2007, 2008 et fin 2011 - crise majeure de la dette souveraine de la zone euro). Les réponses à cette dernière crise ont été apportées entre décembre 2011 et mars 2012 (pacte de stabilité, approuvé par le nouveau Président élu en dépit de sa promesse; mise en œuvre d'un fonds bancaire européen, etc...).
L'actuel Président a eu une chance incroyable de voir converger positivement 3 éléments économiques : 1) la baisse historique des taux d'intérêt (le bonheur total pour un Etat en déficit public comme la France); 2) la baisse de l'Euro (n'en déplaisent aux europhobes de l'extrême droite ou d'extrême gauche, c'est une réalité) ; 3) la baisse du prix du pétrole (de 120 USD à 50 USD !).
En dépit de tout cela, la France de 2017 est de plus en plus en retard par rapport à ses grands partenaires européens. Et elle est malade socialement et économiquement. La question du terrorisme ne peut être absente. Mais a-t-on pris la mesure de la situation intérieure et extérieure, y compris sur le plan budgétaire ? Les moyens des forces de défense sont exsangues.
Les erreurs ont été multiples. Aux premiers rangs, la politique budgétaire et la politique fiscale, incohérentes et dévastatrices pour l'économie. Avec sur ces sujets, comme sur beaucoup d'autres, une idée de "synthèse" sur tout, un élément dans un sens, un voire deux en sens inverse.
Et pourtant ce qui va se jouer n'est pas une simple partie de jeu de cartes.